Question shopping de vêtements, il y a pléthore, entre les boutiques de grand luxe, les marques internationales (H&M, C&A, M&S...), les magasins qui bordent les nombreuses rues, les
marchés de faux, de
vêtements sur mesure, les bancs éphémères devant les stations de métro ou sur les trottoirs.
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A une sortie de métro, des écharpes, des bonnets,
ça sent l'hiver
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C'est sûr qu'avec une taille de guêpe occidentale et des pieds pourtant très "normaux" selon mes critères, le choix est tout de même limité.
Il y avait une catégorie que je n'avais pas encore explorée : les marchés populaires. N'imaginons pas un seul instant de bancs avec petits toits de toile. Pour le petit marché provençal, ce n'est pas le bon endroit; ici, c'est Shanghai!
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Une rue piétonne consacrée aux fringues : Qipu Lu |
Ça faisait un moment que Qipu Lu m'intriguait, mais j'avais lu en juillet que des étrangers s'étaient fait tabassés parce qu'ils n'avaient pas acheté de la marchandise qu'on leur proposait. De faux jeans Armani, des vendeurs insistants, 30 minutes de refus, passage à tabac dans une petite rue, disait l'article, définitivement pas un endroit pour se rendre avec des visiteurs, d'autant plus que des "officiels" avaient affirmé que c'était un problème récurrent, mais qu'on ne pouvait rien faire si les victimes n'avaient pas de blessures graves.
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Un chouette quartier de contrastes made in Shanghai |
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Toujours un petit truc pour une petite faim |
Et il y a des jours où on a envie de prendre des risques, autres que traverser la rue dans cette ville si paisible d'ordinaire. Des risques calculés tout de même puisque la police a dit veiller au grain pour assurer la sécurité des clients, particulièrement des étrangers. En plus de policiers, des vigiles observeraient les nombreuses caméras de surveillance avec attention pour bloquer les vendeurs "sauvages". Serai-je la première victime qui porte sur elle assez de marques des ses assaillants, permettant de mettre sous les verrous tous les criminels du quartier ?
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Un policier attentif |
Nous sommes en pleine ville, juste au nord de la rivière Suzhou, au sud de la gare centrale, dans Qipu Lu, rue piétonne spécialisée dans les vêtements, chaussures et sacs à bas prix. De grands bâtiments de part et d'autre, dont
chaque étage foisonne de petites échoppes, un étage mode féminine,
un étage mode masculine, un étage d'habits pour enfants,
et les sous-sols consacrés aux sacs et aux chaussures.
Dans la rue, d'autres vendeurs et des rabatteurs, mais pas plus que dans les endroits touristiques, "bagges, watches, cheapo, cheapo, looka, looka...", tout ça est très familier et pas inquiétant. Pas de harcèlement, je veux pas, je le dis avec le sourire et je circule.
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Ah, il y a des fringues... une échoppe parmi des centaines
d'autres |
J'avais aussi lu sur un site pour expatriés - forcément en anglais, ça ne peut qu'être pour expatriés - qu'il y avait beaucoup de monde, beaucoup de bruit, qu'il fallait y aller le matin tôt si on voulait pouvoir le supporter. Mais si on n'aime pas le monde et pas le bruit il faut partir très vite de Shanghai ou rester au lit !
J'ai aimé Qipu Lu. J'ai aimé ce quartier grouillant, tous ces gens qui sont à la fois détaillants et grossistes. J'y ai vu tellement d'habits que j'ai frisé l'indigestion, des tas de couleurs et d'imprimés, des vestes déclinées à l'infini, tellement de jeans qu'il devrait quand même y en avoir une paire pour moi. Je n'ai rien acheté, trop occupée à m'en mettre plein les yeux. Je retournerai, c'est sûr.
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On y travaille en couple.... |
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... ou en famille |
Ce matin, j'ai lu sur un blog, qu'il fallait méchamment marchander "parce qu'il ne faut pas exagérer". Sur un autre, j'ai lu qu'il fallait tester son briquet sur un sac prétendument en cuir, et d'autres combines pour ne pas se faire avoir. Tous ces trucs censés aider l'étranger en mal de bonnes affaires m'ennuient. Si un sac est très bon marché, pas besoin de le brûler pour prouver au vendeur qu'il est en plastique, il le sait, l'acheteur le sait, on en rit et on ne l'achète pas ou on l'achète parce qu'il est tout de même joli. Je lis aussi "Parfois, on se trouve
confronté à une certaine agressivité, et c'est sans doute le plus dur à
gérer : la personne en face te fait comprendre ostensiblement que tu
n'es qu'un étranger plein de fric et que tu le cracheras...", mais jamais personne n'est venue armée pour me forcer à acheter quoique ce soit. Je me demande si cette attitude ne pourrait pas être un début d'explication au problème récurrent décrit plus haut.
J'ai aussi aimé la gabegie à la station de métro. Toutes ces dames, certainement propriétaires de boutiques ailleurs qui sont venues remplir leurs rayons de marchandises, qui essayaient de passer les portiques trop étroits pour leurs baluchons, qui peinaient à les faire descendre les escaliers : on parle fort, on s'engueule, coups de main, sourires. Oui, c'est la vraie vie par ici.