Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

mardi 20 décembre 2011

Etre pollué ou ne pas être pollué...


Depuis début décembre et particulièrement le 4, Beijing se prend pour le Londres de la Révolution Industrielle. Ce jour-là des centaines de vols ont été annulés, la sécurité routière mise à mal et les Pékinois étouffaient sous leur masque à cause d'un smog très dense.

(Zhou Tao, Shanghai Daily. 12.12.2011)
Rien de bien nouveau, Beijing est une ville polluée. La différence cette fois est que les médias en parlent et le bon peuple n'est pas content. Certains ont même l'outrecuidance de publier des analyses de qualité de l'air moins flatteuses que celles du gouvernement. Parce que plus complètes. Alors les analyses officielles ont dû ajouter quelques éléments manquants.

De quoi s'agit-il? Déjà la saison : les vents du désert balaient le sable et le charrient au-dessus des régions productrices de charbon du nord de la Chine et en profitent pour le charger de métaux lourds tels que le plomb et l'arsenic (sans les vieilles dentelles...); Beijing se trouve près du désert. En outre, jusqu'à présent les rapports officiels ne prenaient en compte que les particules PM10 (mesurant entre 2.5 et 10 microns), rien d'autre, alors que les particules fines PM2.5 (moins de 2.5 microns - 1/20 du diamètre d'un cheveu) sont tout aussi dangereuses, voire davantage. Zhuang Guoshun, professeur de science environnementale à l'université Fudan, récolte des échantillons d'air à Shanghai depuis bien longtemps déclare que les mesures annuelles atteignent 50 à 80 microgrammes par mètre cube, alors que l'OMS a fixé la limite supérieure à 35. Donc, oui, même Shanghai, qui se vante d'être drôlement plus propre que sa rivale du nord, est polluée. C'était vrai en 2010, année de l'Expo pendant laquelle des mesures draconiennes ont été prises, maintenant la vie a repris son cours, la pollution aussi. Les paysans se sont remis à brûler les restes de cultures et la paille de leurs champs et la circulation est en croissance constante. Le Professeur Zhuang le clame, il faut développer les transports publics.


Même endroit, un jour plus tard, quand la
météo annonce "légèrement brumeux"

Depuis chez nous quand on nous annonce
grand beau, bonne qualité de l'air






















Il est aussi bien énervé car si le Gouvernement Central a reconnu la faiblesse de ses rapports, des mesures vont être prises ... en 2016! Il se demande bien pourquoi il faut attendre si longtemps pour adopter les standards internationaux. Alors Shanghai fait la maline, dit que les appareils de mesures sont en phase de tests, mais bien avant 2016 nous aurons des analyses fiables. Shanghai aime bien faire la maline. On verra...

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