Mon balcon est un poste d'observation privilégié, je savoure les changements météo, j'écoute les bruits, j'évalue la longueur du bouchon sur Xiangyang Lu, j'épie les passants pour savoir si je dois prendre un parapluie, je suis à l'affût des moindres changements dans mon environnement. Il me semblait l'avoir bien dans l’œil, jusqu'à qu'une petite maison me saute en pleine figure. Comment était-elle arrivée là ? Pourquoi ne l'avais-je jamais remarquée ? Pourtant, toute grise et basse, elle ne ressemble en rien à ses voisines de cinq étages, plutôt roses, plutôt inintéressantes.
C'est en regardant des photos prises à notre arrivée en juillet que j'ai compris pourquoi mon regard avait balayé le quartier sans la repérer : en été, et jusqu'à fin novembre, elle était masquée par un ou des arbres.
Ça m'a donc démangée d'aller la voir, perdue au milieu de son lilong rose, un îlot de bois d'un autre temps (1898) dans une mer des années quatre-vingt.
Protégée depuis 1994 |
La plaque officielle indique que c'était la maison du Customs Club il y a plus de cent ans. J'aurais bien voulu en savoir davantage. J'ai consulté les quelques ouvrages que nous avons sur l'architecture de Shanghai et de son histoire. Rien sur cette maison, oubliée! Les livres de balades qui nous ont fait découvrir des tas d'endroits ne mentionnent absolument rien, contournent même le lilong. Idem sur Internet, une seule photo qui n'est même pas meilleure que les miennes.
Nous devrons nous contenter de la regarder de près, de nous extasier une fois encore de tous ces contrastes et de nous tenir les pouces pour qu'un prochain gouvernement local la considère toujours comme "historique".
Si quelqu'un, quelque part en sait davantage (c'est difficile d'en savoir moins...), je suis preneuse.
C'est à cette adresse qu'on la trouve! |
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