Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

mardi 5 juillet 2011

Chez le coiffeur




Ah, enfin un sujet anodin et léger! Et pourtant, tellement important. Voyons plutôt...

Des coiffeurs, il y en a partout. pas seulement un salon par quartier, Non, rien qu'autour de notre compound, il doit bien en avoir une dizaine. Et il me semble que ce sont plutôt les hommes qui vont se faire faire des coupes spectaculaires. Pour les mèches ou les teintures, autant d'hommes que de femmes y ont recours. 

J'ai appris assez récemment que les Chinoises et les Chinois ne vont pas chez le coiffeur que par simple coquetterie. Beaucoup de gens n'ont pas encore de salle de bain. On va donc au salon de coiffure par hygiène aussi.

C'est Fred qui a expérimenté en premier. Il est revenu de sa visite assez étonné: en plus du service traditionnel, on lui avait nettoyé les oreilles. La deuxième fois, je ne sais plus s'il avait eu droit à un nettoyage d'oreilles, par contre, il avait été surpris de voir se lever une dame qui était sagement assise avec bigoudis sur la tête; c'était elle la coiffeuse. Le prix de ce passage aux ciseaux l'a consterné, moins de 20 yuans, donc même pas trois de nos francs. 

En parallèle, je discutais avec des expatriées. Pour mémoire, la Chinoise a de beaux cheveux noirs, bien raides, bien épais. Et nous, la majorité des expatriées occidentales, avons des cheveux fins et fragiles. Personnellement, j'ai l'impression d'avoir des plumes desséchées qui vont dans tous les sens, alors on ne fait pas n'importe quoi dans ces conditions. Une fausse blonde a fait un passage rapide dans un salon pour expatriés, juste le temps de demander un devis et de ressortir soufflée de devoir débourser 2000 yuans pour sa coiffure. Elle a choisi un salon chinois et a passé 5 heures pour sa couleur. Enfin, je devrais dire SES couleurs puisque le premier essai l'a rendue rousse, le deuxième jaune et à la  troisième teinture, elle n'était toujours pas très contente du résultat, mais se voyait déjà chauve. Une autre a eu les cheveux brûlés lors d'une permanente. Une autre encore a aussi passé 5 heures pour une coiffure tout à fait classique. On lui a offert des nouilles, à boire...
Et mes cheveux poussaient, poussaient, et je n'arrivais pas à me lancer dans cette aventure. Mais quand même... Alors j'ai revu mon vocabulaire "chez le coiffeur", à savoir, un peu plus court ici, pas de teinture, pas de permanente, jolie coiffure. Et je suis allée chez Gaoming, un salon qui est toujours plein. D'abord, il a fallu choisir quel styliste je voulais. Standard? Expérimenté? Senior? Créatif? Qu'est-ce que j'en sais, tout à la fois, je suppose. Bon, va pour expérimenté! Une fois le devis approuvé, j'ai eu droit à un lavage de cheveux "en profondeur". J'avais l'impression d'être une SDF qu'on venait de tirer de la rue. Un petit massage du scalp et hop vers le styliste. Qui, franchement, n'avait pas besoin d'être très expérimenté pour couper 1 cm partout (et me faire ressembler à ... une dame de mon âge à force de lisser et tirer mes cheveux!).


Ensuite, j'ai essayé un salon taïwanais. Pas de nettoyage d'oreilles, maisun massage des plus effréné du crâne et de la nuque. J'avais tellement hâte qu'il arrête, qu'il laisse ma tête tranquille. Coiffure pas terrible, même par le styliste expérimenté. Peut-être que je devrais essayé un senior la prochaine fois?
Bon, je vois bien quelques raisons à mon insatisfaction. La première m'appartient, je suis toujours insatisfaite. Depuis toujours. Je refais tout dès que j'arrive à la maison. Mais si la coupe est bonne, alors je le sens bien et je suis quand même contente. La deuxième est qu'ici, on lave, on coupe, on sèche, et basta. Pas de gel, pas de laque, pas de mousse. C'est vite moche sans tous ces artifices...



Comme les salons sont ouverts
jusqu'à au moins 22h,
il y a des moments creux
dans journée.
Utiles pour la sieste, recevoir des amis
ou regarder sa série à la télévision
Et voilà, depuis trois semaines je me disais qu'il fallait prévoir un changement radical. J'en avais
tellement marre de voir ces ficelles humides pendre de part et d'autre de mon visage, moiteur ambiante, transpiration perpétuelle... Oui, mais audacieux, voire dangereux d'envisager une métamorphose. Tous les matins, je me disais, vas-y, bon sang. Et je l'ai fait, si si. J'ai osé. Et c'est dans des moments comme ça qu'on réalise qu'une bonne étoile nous suit. Mario, le coiffeur (chinois) portait bien son nom, pas parce qu'il était plombier, mais parce qu'il était Super. Même le massage pratiqué par son collègue était presque agréable. J'ai pu me détendre et même penser à ma maman qui aimait tellement quand sa coiffeuse prenait le temps de lui masser la tête, elle aurait adoré ce salon!

Il me reste quand même une question. On ne m'a jamais nettoyé les oreilles, est-ce un soin réservé aux hommes? La réponse m'intéresserait, pas nécessairement le nettoyage.

Mais quelle drôle d'idée que cette histoire de coiffeurs! Et pourtant, ce sont de petites choses insignifiantes qui aident à trouver ses marques et à se sentir bien.

On reconnaît de loin les salons de coiffure à leurs cylindres
de lumière encadrant la boutique

1 commentaire:

  1. Ca me rappelle quand j'étais en NZ depuis peu et qu'il fallait que j'explique ce que je souhaitais, alors que je ne connaissais peut-etre que 'short' et 'hair'...et bien je n'avais pas non plus été ravie du résultat!!! ;-)

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