Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

mardi 19 juillet 2011

Comment avoir des visites?


On peut avoir plein d'amis qui nous rendent visite, ça c'est une méthode traditionnelle qui a fait mille fois ses preuves. Et c'est drôlement chouette!


Mais ici, ce n'est pas une surprise, c'est rare d'entendre retentir la sonnette. Il faut dire qu'en général, on ne débarque pas "comme ça" à la porte. Nous avons notre "régulier", c'est le livreur de bouteilles d'eau. En principe, le samedi matin, il appelle, "tu veux de l'eau", je lui passe ma commande et lui dit quand il peut livrer. Oh, ça paraît un jeu d'enfant, raconté comme ça. Mais il a fallu établir ce rite. La première fois, j'avais écrit mon texte, sûrement, un truc disant: "Bonjour, je suis la dame de l'adresse..., j'aimerais 2 bouteilles d'eau." Rien de bien spectaculaire, je m'en rends compte, sinon que notre adresse est un peu longue. Toujours est-il que le livreur n'a rien compris et ce qu'il m'a dit m'a paru être une jolie musique avec un texte mystérieux. Une chose est sûre, nous ne nous sommes pas compris. Mais une heure plus tard, il était là avec les bouteilles. J'ai célébré cette victoire avec un grand verre d'eau. Ensuite, nous avons progressivement supprimé les mondanités. J'ai coupé l'intro pour qu'elle devienne: "Salut, tu sais qui je suis" et il sait. Et si c'est lui qui appelle, je reconnais sa voix. Donc, lui il sonne, et nous savons qui est à la porte, sans artifice, sans œil de bœuf, trop forts!


Notre sonnette, telle que nous l'entendons à l'intérieur et comme les audacieux qui sonnent l'entendent. Note de la réalisation: Vidéos réalisées sans truquage, sans doublage, ni cascade, ni effets spéciaux.

Et pourtant, il y en aurait des index pour presser des boutons de sonnette.












Alors, à tous ceux qui se sentent seuls, voici un petit truc pour faire retentir le téléphone et la sonnette: remettez votre appartement.

Plus l'échéance de notre départ approche, plus les visites se rapprochent. Il semble que notre propriétaire a décidé de mettre le paquet pour louer au plus vite notre appartement. Sans aucune preuve, je la soupçonne d'avoir mandaté plusieurs agences et que la meilleure gagne. Je ne sais pas si c'est une pratique courante ou si c'est elle qui a soudain pris conscience que le loyer n'allait plus rentré.

En principe, l'agent immobilier appelle, fixe un rendez-vous et accompagne ses clients lors de la visite. Or, il y autant de variations à cette règle qu'il y a d'agent ou agente. Tout d'abord, je soupçonne la proprio d'avoir choisi des agences de "deuxième classe". Comment  je sais ça? Rarement distribution de carte de visite, parfois peu de connaissance d'anglais. Ça m'intéresserait d'ailleurs bien de savoir comment des expatriés décident de mettre leur sort entre les mains d'une agence ou d'une autre. Mais je n'ose pas le leur demander, quand même!

Donc, l'agent appelle, parfois en chinois, parfois directement en anglais. Ou alors, si l'agent ne sait pas l'anglais, j'ai le plaisir d'entendre la voix du fils de la proprio pour fixer le rendez-vous. Je l'ai dit, au téléphone, en chinois, je ne comprends pas grand chose. Quand c'est dans mon intérêt, je fais un gros effort, mais pour la proprio, je n'ai pas envie de mettre de l'énergie, alors je dis "ting bu dong" et basta! La négociation, je croyais que c'était juste pour les prix. Pas du tout, on négocie aussi l'heure de la visite. Exemple:

A : J'ai un client qui souhaite le visiter. Aujourd'hui 3 heures, c'est possible?
B : Non, c'est au milieu de l'après-midi, j’ai des invités, nous serons en train de visiter la ville.
A : Ah, mais Mme Li voudrait trouver au plus vite un locataire.
B : Je comprends.
A : Alors quand ça pourrait jouer pour vous?
B : Midi, je peux m'arranger.
A : Midi précisément?
B : Midi moins le quart, midi et quart, ça va aussi.
A : Et midi trente, c'est possible?
B : Va pour midi et demi, mais pas plus tard...

Les gens sont en général assez ponctuels. Il y a néanmoins des agents qui appellent:
1. quand ils sont en route
2. quand ils sont dans le compound
3. quand ils sont dans le lobby
et parfois, les trois à 5 minutes d'intervalle, juste pour dire qu'ils arrivent.

Après le coup de sonnette (voir plus haut, à ré-écouter en boucle si souhaité), le rituel: "Est-ce qu'on doit enlever nos chaussures?" Ben ouais, nous l'avons fait quand nous avons visité des appartements, alors pliez-vous à la règle locale. Certains ne se déchaussent pas, mais il existe des petits chaussons en plastique réservés à cet usage que les agents ont en principe dans leur sac.

Ils entrent, regardent, commentent sur la propreté de l'endroit (si si, c'est vrai!), le bon goût de la décoration (bon, de moins en moins vu que les cartons commencent à s'empiler), posent des questions sur ce qui reste et ce qui s'en va, font le tour et repartent. C'est marrant, il nous semble qu'ils ne voient pas le mauvais état de la douche et ne posent pas du tout les bonnes questions, genre "fait-il froid en hiver?" ou "est-ce que la proprio comprend vos besoins?". Un peu comme nous quand nous sommes arrivés, je suppose... Pour les Chinois, pas de soucis, mais quand il s'agit d'expatriés qui viennent d'arriver, je me dis "ouille!". Petit inventaire:
  • Une Française qui a déjà habité dans le compound et qui planifie d'avoir un enfant (salon pas assez grand).
  • Une Canadienne d'origine chinoise très enthousiaste, tout est merveilleux, même la nappe sur la table!
  • Une Malaisienne qui trouvait que la vue n'était pas terrible, mais qui est quand même revenue avec son mari anglais. Comme Fred était là, ces messieurs ont tout de suite entamé une discussion boulot. Lors de sa première visite, j'ai vanté le côté vivant et très chinois du quartier. Mes invités ont pensé que ce n'était pas forcément un bon argument. Moi, je m'en fiche, c'est ça qui va me manquer, c'est ça que j'aime ici et je ne bosse ni pour l'agence ni pour la proprio.
  • Une Chinoise avec enfant et maman qui n'ont pas fait long feu.
  • Une autre Chinoise qui parlait l'anglais, alors que l'agente pas du tout.
  • Un Français (enfin, je suppose vu son accent en anglais) qui voulait un appartement dans les 2-3 jours maxi. Déjà qu'enlever ses chaussures avait provoqué un gros soupir, quand je lui ai dit que les déménageurs venaient le 25 juillet, il a directement relacé ses pompes d'un geste rageur. Un petit teigneux, celui-là...
  • Une Allemande avec 2 gosses qui n'arrêtait pas de ronchonner que c'était trop grand, trop cher, qu'elle allait négocier...
  • Et quelques autres dont je ne me rappelle plus. J'aurais dû prendre des photos!
Je m'amuse bien de tout ça, mais je me réjouis quand même que cette étape soit derrière, de tourner la page et de laisser d'autres en recommencer une dans cet endroit.

2 commentaires:

  1. Oui, c'est que maintenant, vous avez fait votre choix de partir et que c'est une partie de transition qui n'est jamais des plus agréables. L'habitat qu'on quitte ressemble de moins en moins à son propre habitat (puisque tout se met progressivement dans des cartons) et l'autre ne ressemble pas non plus à son habitat parce que justement, il n'y a pas ces petites choses qui personnalisent son chez-soi. Et je soupçonne la proprio de vouloir légèrement vous embêter aussi, du coup elle a mis le paquet sur les annonces en agence, comme tu disais. Mais bon, c'est bientôt fini ké? Bon déménagement!

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  2. Oh, et j'aime beaucoup ces vidéos de la sonnette entendue de l'intérieur ET de l'extérieur! On peut donc en conclure qu'il n'y a pas grande différence. Donc, que votre porte n'est pas très bien isolée phoniquement... Aie... Je pense au lion qui danse...tout le monde a pu l'entendre!!! ;-))

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