Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

jeudi 20 février 2014

Nounous aux enchères


Des aides domestiques à une foire consacrée à l'emploi dans ce domaine à Suzhou,
(province du Jiangsu). [Photo Wang Jiankang/ China Daily]
Une quarantaine de familles ont participé à une vente aux enchères insolite à Jinan, capitale de la province du Shandong. Il s'agissait de miser sur les services de huit bonnes d'enfant.


Un petit coup de pub pour attirer l'attention sur la demande croissante dans l'industrie des services domestiques et susciter des vocations. Il faut dire que les salaires obtenus de cette manière ont atteint des sommes plutôt rondelettes, allant de 15500 yuans (plus de US$2,500) à 5200 yuans. Rondelettes quand on sait que le salaire moyen des cols blancs de Beijing est de 5453 yuans.


Cette industrie est plutôt récente. Elle est redevenue d’actualité dans les années 1990 quand les familles chinoises, principalement urbaines, ont pu à nouveau se permettre des coups de main domestiques, de nounous et de bonnes, que l'on nomme par ici ayi.


Les offres d'emploi pourraient encore augmenter dans les années à venir puisque la loi de l'enfant unique s'est assouplie (déjà en application dans quelques provinces). Si l'on ajoute à cela l'urbanisation de la population (53.7 % en 2013 — quelque 730 millions de personnes) et la croissance économique, les besoins des familles nécessitant de l'aide pour s'occuper des plus jeunes et des aînés vont encore croître.


Or, il y a déjà pénurie dans plusieurs parties du pays, même si les salaires ont pris l’ascenseur. Ce travail est souvent effectué par des travailleuses migrantes (chinoises, mais plutôt des campagnes), mais voilà, elles sont de moins en moins attirées (12.7 % en 2010, 12.2 % en 2012). " Peut-être faudrait-il améliorer les conditions de travail, par exemple en offrant de retraites et des assurances médicales ", suggère Tian Hua, le directeur des ressources humaines Shandong Tiangon. " Ben ouais, dis donc ", ajoute Ancre de Chine, " comment peut-on compter sur une personne pour chouchouter nos vieux  et nos jeunes si elle ne sait pas ce que demain lui réserve, alors qu'elle a vraisemblablement confié à ses parents l'éducation de son enfant ? En allant puiser dans les pays voisins (Vietnam, Philippines), moins bien lotis, pour ces jobs que les Chinois ne veulent plus faire ?" Tiens, ça me rappelle quelque chose...

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