Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

vendredi 23 mai 2014

Yuanyang : avez-vous mangé votre riz aujourd'hui ?


Surplombant la rivière Hong He (Fleuve Rouge), Yuanyang (元阳) est la porte d'entrée des collines sculptées par les Hani pour leurs rizières en terrasses. Les paysages sont spectaculaires.

Tout près du Vietnam
 

J'avais vu des photos et des documentaires sur cette région, des escaliers d'un vert vif pendant l'été, vert jaune à l'automne. C'est en hiver après la récolte du riz qu'ils apparaissent dans toutes leur splendeur : noyées par l'eau d'irrigation les terrasses forment des milliers de miroirs qui réfléchissent la lumière du ciel, rose le matin, argent le jour et or au coucher du soleil. Les photographes, amateurs et professionnels se font plaisir.



















Nous avons vu les terrasses parfois vertes, parfois argentées, selon le moment de la journée, leur exposition à la lumière, le ciel passant en un clin d’œil de brume feutrée à soleil éblouissant et la croissance du riz, des tableaux en constants changements. 


Ce site de 16 603 hectares abrite des terrasses qui s’étagent sur les pentes escarpées du mont Ailao et descendent jusqu’à la rive sud de la Rivière rouge. Depuis 1 300 ans, le peuple Hani a développé un système complexe de canaux qui amènent l’eau des sommets boisés jusqu’aux terrasses.

















 
 
Les Hani et Yi  occupent 82 villages, de taille relativement petite, la plupart comprenant 50 à 100 foyers, installés entre les forêts des sommets et les terrasses. Pendant nos différents arrêts, notre chauffeur nous les montrait en indiquant l'ethnie, Hani, Yi, Hani, Hani, Yi... Il paraît qu'ils s'entendent bien, que ses filles pourraient épouser un homme de l'autre ethnie, mais que ses parents n'auraient pas approuvé s'il s'était uni à une Hani. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Chaque maisonnée cultive une ou deux parcelles de rizière en terrasses. La culture du riz fait partie d’un système complexe et varié d’agriculture et d’élevage qui implique des bovins, buffles, cochons, canards, poissons et anguilles. Ce système est soutenu par des structures religieuses et sociales traditionnelles et anciennes, basées sur des relations symbiotiques entre les plantes et les animaux, qui renforcent les obligations communales et le caractère sacré de la nature et reflètent une dualité d’approche entre l’individu et la communauté et entre les hommes et les dieux, se renforçant mutuellement.
 
























Près de 2 000 variétés de riz sont aujourd'hui cultivées. Les difficultés liées à la culture du riz font que contrairement au blé, il est cultivé dans très peu de pays. À elles seules, les productions totales additionnées de la Chine et de l'Inde dépassent la moitié de la production mondiale. Cela s'explique notamment par les exigences du riz en matière climatique. Les besoins de la plante en chaleur, en humidité (au moins 100 mm d'eau par mois) et en lumière sont très spécifiques. À tous ces obstacles climatiques s'ajoute la difficulté à récolter le riz qui nécessite une main d'œuvre humaine importante,  ce qui fait du riz une culture de pays pauvres. Le riz est l'aliment de base des Chinois. Dans le passé, il était d'usage de se saluer en disant : " Avez-vous mangé votre riz aujourd'hui ?


Les plantules de riz aquatique sont en premier lieu obtenues sous pépinière avant d'être repiquées sous une lame d'eau dans un sol préalablement préparé.

Une pépinière au premier plan


















Yuanyang c'est donc aussi les villages Hani et Yi que l'on peut joindre à pied, en voiture ou à vélo (moyennant de bons mollets), un peu partout sur les flancs de collines. Des marchés colorés, le rendez-vous des paysannes des alentours aux costumes traditionnels et des paysans (sans costume sinon parfois un couvre-chef), ont lieu chaque jour en alternance. Nous avons visité celui de Shengcun.









Enfin, un petit mot de recommandation pour Belinda (Cai Hui Mei 蔡慧梅) qui nous a un peu cassé les pieds à notre descente de bus, mais qui a bien compris nos besoins (un chauffeur, pas de guide et pas de visite à de lointains cousins pour nous vendre du thé, des sacs, des foulards...). 
Tél. 15987374367, email Caihuimei2006@163.com

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