Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

dimanche 23 décembre 2012

Joyeux Noël 圣诞快乐


Je l'ai dit l'année dernière, Noël en Chine ne se fête pas, n'est pas une fête officielle, pas de congé spécial, les vacances on les garde pour les célébrations chinoises.


















 


A Shanghai néanmoins, ça sent Noël dès novembre. Attention, pas de biscuits à la cannelle ni de vin chaud dans les rues, les nouilles, l'infâme tofu puant et les brochettes restent maîtres des trottoirs. Mais quand je vais dans la vieille ville, dans ces cavernes d'Ali Baba qui débordent de marchandises toujours bien adaptées à la saison (en ce moment des tonnes de gants, écharpes, bonnets, collants...), où je me fais pousser, bousculer, apostropher, tenter, là-bas, c'est Noël.




















On s'affaire à entasser les articles les plus kitsch possibles, des marchandises à faire hurler tous ceux qui s'indignent contre le made in China, les cartons vides virevoltent, attendus de pied ferme par les nombreux recycleurs qui tirent sur leurs cigarettes dehors. On prépare de faux sapins en les décorant de mille splendeurs, c'est du business. Comme un mois auparavant, on avait sorti les sorcières et autres courges pour Halloween. Tout bientôt ce sera le changement d'année, ces serpents qui siffleront sur nos têtes seront pour nous et en même temps la St Valentin, le business s'annonce bon.





 





Moi j'aime bien voir Noël ainsi. Au moins c'est clair, plus de doute, Noël est une fête commerciale, on ne s'embarrasse pas d'excuse pour se donner bonne conscience. Et si on veut vraiment un moment de paix et de bonheur, Noël étant considéré comme une des plus belles périodes de l’année, si on a envie de donner, d'écouter de la belle musique et de décorer les maisons, de se rassembler, de manger tous ensemble et même de chanter ... n'attendons pas le 24 décembre !


圣诞快乐 Joyeux Noël !



mercredi 19 décembre 2012

Jinling Lu, rue des instruments de musique


Située dans la sections sud-ouest du quartier de Huangpu, Jinling Lu est devenue fameuse dès la fin du XIXe siècle avec l’installation d’hommes d’affaire chinois et étrangers. Dans les années 1850 Jinling Lu faisait partie de la Concession Française. Les résidents français y avaient alors installé de nombreux magasins ainsi que des restaurants, des théâtres et même quelques casinos. Tout ceci a fait de Jinling Lu une rue célèbre pour se divertir dans Shanghai.


Ce texte d'introduction a déjà été utilisé... Jinling Lu est une rue assez longue qui va du Bund à People's Square. Je dis assez longue, mais pas très longue, pas besoin de la casser en morceau pour l'appeler xi 西(ouest), zhong 中(milieu) et dong 东(est), c'est tout de même un signe qu'elle n'est pas si longue que ça. Tout ça pour expliquer quelle a été ma surprise de constater que du côté du Bund c'était le coin des pattes et en direction de People's Square, le royaume des instruments de musique.

En plein centre ville, à l'ombre des gratte-ciel,
la douceur de petites maisons presque villageoises



















Des magasins d'instruments, il y a en beaucoup pas loin de chez nous, autour de l'énorme conservatoire de musique. Alors je me disais "à quoi bon ?" Mais la curiosité est une sacrée maladie que je n'ai pas regrettée. 


Au mur à gauche des guqin,sorte de cithare


















Je me demande si ce n'est pas le plus petit
magasin de la rue (de violons chinois erhu)
Et celui-ci le plus grand


Le choix entre instruments traditionnels chinois et occidentaux est énorme et, contrairement à ce que j'avais déjà vu, il offre aussi une place à la fantaisie

Ou joliment décoré pour trôner au milieu de
sa chambre de musique
Un piano rose, le rêve de toute fille


J'ai regretté de ne pas y être allée plus tôt dans l'année. Les portes auraient pu rester ouvertes et j'aurais eu l'occasion d'entendre des musiciens pratiquer le erhu  (二胡) ou le guqin (古琴) et même des élèves prendre des cours d'instrument dans les magasins.


Heureusement que j'ai quand même entendu un courageux jouer de violon (sans gant) !


Ca valait bien la peine de partir à
9000 km pour retomber sur lui !

lundi 17 décembre 2012

Paquets


De gentilles personnes nous ont envoyé quelques colis, nous-mêmes nous avons utilisé la poste chinoise pour expédier des chinoiseries sans problème sinon que c'est un peu compliqué et très administratif.

Les paquets que nous avons reçus nous sont, je crois, tous parvenus... mais pas toujours dans un état impeccable ou un temps record. J'ai l'impression que le mauvais état du colis est en lien avec la durée rallongée du voyage ou du stockage.












Quand nous les avons reçus, j'ai dû aller reconnaître les cadavres à la poste principale du quartier et prendre connaissance d'une missive expliquant que le carton n'était pas assez solide, pas adapté au contenu, bref un demi-jour de déchiffrage... pour pas grand chose. En effet, j'ai soupçonné que le ou les livres qui nous avaient été envoyés pouvaient être une cause de curiosité.

Comme d'habitude par ici, j'avais tout faux. Je m'en suis rendu compte peu à peu depuis l'été passé. Alors que j'attendais sur un muret, j'ai vu un employé de la poste déposer sans trop de délicatesse un lot de paquets à mes pieds et s'en aller. Si j'avais été plus malhonnête, j'aurais pu décider que Noël était en avance et me servir parce qu'il a bien fallu une vingtaine de minutes pour qu'un autre employé, sorti de nulle part, prenne le relais.

Depuis, je l'ai observé à plusieurs reprises. Et c'est ce dernier tas de paquets qui m'a inspirée pour ce message. J'en suis arrivée à la conclusion que peut-être nos gentils correspondants ne ficelaient pas leurs colis tout à fait selon les règles chinoises, mais qu'en est-il de ceux abandonnés sur le trottoir, parfois poussés de façon indélicate par des cyclistes contrariés ? Existe-t-il une lettre dans ce cas ?


Et aussi que le Chinois n'est pas voleur !

samedi 15 décembre 2012

"Shikumen", suite mais pas fin

Une porte provisoire hermétiquement fermée
Peut-être qu'on se souvient de ce shikumen au pied de chez nous. Oui, celui qui aurait dû s'ouvrir en novembre 2011, puis au printemps 2012, puis en été, c'est bien lui. Celui qui a été planifié dès 2008, qui devait apporté toute une nouvelle vie dans le quartier avec des commerces dans ses ruelles "historiques"

Maintenant que les palissades ont été enlevées.
on peut admirer le quartier vide
 "Ce sera le premier hôtel construit sur un site historique vieux de 70 ans, selon le gouvernement du district de Xuhui. [...] Il y aura des appartements dans la partie est (40% de la totalité des bâtiments) et un hôtel de 80 à 100 suites dans la partie ouest, géré par une chaîne internationale. Une tour d'eau de 8 étages a été reconstruite." C'est ce que j'avais découvert en février.


Pourtant, rien ne se passe. Non, c'est faux. Des ouvriers débarquent par intermittence et s'affairent pendant quelques jours, démolir les palissades de protection, refaire un tout beau trottoir tout autour... et à chaque fois je me réjouis, je me dis qu'enfin il va se passer quelque chose.



















Mais dans le fond, rien à se mettre sous la dent. Pas de grande nouveauté à signaler, sinon que je ne me tords plus les pieds sur le nouveau trottoir. J'aimerais bien savoir ce qu'il y a dedans. Quand je passe, je jette un œil, une sourire que j'aimerais désarmant en direction du garde. Il n'est pas désarmé du tout et refuse de me laisser entrer.

A l'abandon, mais pourtant bien avancé




Maintenant, le chantier a de nouveau été abandonné, l'installation électrique dans un état que j'appellerais "en travail", mais aussi "en silence".  Ce n'est pas demain que nous allons entendre des pétards de célébration.

Le seul qui est "actif" est le vigile
Pourtant tout autour dans le quartier on s'affaire. Ci-dessous on prépare un nouveau restaurant, steak house, en remplacement d'un indien fermé depuis longtemps. Eux, ils ont senti une opportunité.

jeudi 13 décembre 2012

Relations familiales compliquées

Un frère et une sœur de la famille "Angry pandas"
Les relations familiales, c'est compliqué. Je ne parle pas de les gérer, c'est de les décrire qui est difficile. Déjà dans notre propre langue, savoir si Jean est un cousin ou un oncle peut poser des problèmes à certains. Dans les familles simples. Dans les familles "modernes", celles qui se sont décomposées et recomposées, c'est encore plus complexe. Il n'existe pas toujours des mots. Je connaissais quelqu'un qui me parlait de sa "quart-soeur"...

En Chine, c'est l'enfer, et je mesure mes paroles. Il existe un mot précis pour chaque relation. Voyons plutôt :


Et nous ne parlons pas d'une famille "moderne" à l'occidentale, ni d'une famille chinoise d'avant le communisme avec des enfants à tous les étages.

Quelques précisions encore :
  • bobo est l'oncle plus âgé que le père, s'il s'agit d'un oncle plus jeune, il sera alors shushu 叔叔.
  • C'est intéressant de savoir que beaucoup de termes du côté de la femme sont précédés de wai 外 qui signifie étranger.
Un père et son fils
Bien avant de venir vivre en Chine ou de savoir que j'allais le faire, j'avais lu un roman de Xinran, Baguettes chinoises. J'avais été surprise et amusée qu'un père nomme ses filles par leur numéro d'apparition dans la famille. Maintenant je le serais moins. Dans les quelques familles nombreuses qu'il existe encore, les enfants portent un nom; par contre les oncles et tantes reçoivent un numéro.

Un grand-père et sa petite fille.
En français, on ne sait pas s'il s'agit de la fille
de sa fille ou de son fils

mardi 11 décembre 2012

Aéroport de Pudong


L'aéroport international de Shanghai-Pudong est l'aéroport principal de Shanghai. L'autre aéroport de la ville est Hongqiao qui est devenu un aéroport pour les vols domestiques et qui, après avoir souffert d'être relégué dans ce rôle "secondaire", s'est vu décoré de la toute nouvelle gare de trains à grande vitesse.

A 30 km du centre, 40 km de l'autre aéroport.
L'aéroport de Pudong, on le voit ci-dessus, est situé au bord de la mer, tout à l'est du district de Pudong. Il occupe 40 km2  et tout à côté on est en train de construire Disneyworld.

Nous, les voyageurs, pensons qu'il nous réservé quand nous partons ou revenons. Pas du tout. Nous devons le partager avec des tonnes de colis puisqu'il est devenu le plus gros hub d'Asie pour DHL et UPS depuis juillet 2012. Shanghai aime battre des records.

Une maquette de l'aéroport difficile à photographier au
Musée d'Urbanisme
L'aéroport a deux terminaux pour ses passagers (40 578 621 passagers en 2010, 87 compagnies, 194 destinations) flanqués de chaque côté de trois pistes d’atterrissage/envol. Un troisième est planifié pour 2015, un satellite avec deux piste supplémentaires. Capacité prévue 80 millions de passagers et 6 millions de tonnes de freight.


C'est parfois plein de vide, d'autres fois, aux périodes de
grande transhumance, toutes les files sont pleines
Le Terminal 1 a été inauguré le 1er octobre 1999 pour soulager Hongqiao. Il a fallu attendre le 26 mars 2008 pour fêter l'arrivée de Terminal 2.


Ouvert 24h/24h, il est relié à la ville par un train magnétique, le maglev qui peut glisser à la vitesse de 431 km/h. C'est joli, c'est impressionnant, mais à quoi sert-il puisqu'il ne va pas jusqu'au centre ? Une autre option, plus pratique est le métro ligne 2 qui relie les deux aéroports en 2 petites heures (et en passant par le centre).



Nous, c'est plutôt en taxi que nous nous y rendons. Tellement agréable de se glisser sur la banquette arrière, surtout quand il est question de valises débordantes et abominablement lourdes !

dimanche 9 décembre 2012

Préparons l'hiver

On recherche les vitamines
Même si le temps n'est pas encore branché sur hiver, que nous sommes encore en période de transition, chacun se prépare à l'arrivée du froid. Ici hiver égal froid avant tout, je crois qu'on le sait maintenant.

Je me dit que ces protèges lunettes de WC ne devaient
pas être bien hygiéniques, mais certainement confortables dans
des WC non chauffés, ce qui est en général le cas.
Il faut se protéger et prendre son mal en patience pendant trois mois. Dès début novembre, on anticipe, on se prépare à gérer les appartements mal chauffés, tous les moyens sont bons pour prévenir le froid qui s'installe début janvier au plus tard.

Des bouillottes colorées pour chauffer les lits, sinon c'est
insupportable

On court acheter encore un duvet (souvent en soie)
pour tenir le coup la nuit venue.
Bien sûr les climatisations peuvent faire monter de quelques degrés les logis mal isolés, mais soit elles ne suffisent pas, soit on ne les utilise pas parce que l'électricité n'est pas donnée.

On se promène déjà en pyjama douillet
Des édredons, des coussins

Il n'est pas rare de passer beaucoup de temps sous la couette et de vaquer à ses occupations domestiques en grosse doudoune. Toujours avec le sourire et en remerciant le ciel de nous envoyer des rayons de soleil.

Je dis "nous", mais je pense "eux" car moi je ronchonne et jamais je ne pourrai passer toute une journée en doudoune. Par contre, faire un petit tour dehors permet de relativiser le froid à l'intérieur, de le trouver presque chaud...


Les pyjamas doublés existent en divers modèles et
couleurs, qu'on se le dise.
Au risque de me répéter, faire la vaisselle est un réel bonheur, tremper ses mains engourdies dans l'eau chaude fait réaliser que la vie est belle. Des plaisirs simples et utiles...