Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

lundi 1 avril 2013

Wang Jinsheng, l'homme aux chaises


Les Chinois aiment bien les chaises en rotin, depuis des siècles. Le bois c'est bien, mais avec l'humidité, il ne dure pas, le plastique colle au fesses en été et les glace en hiver, alors que le rotin s'adapte aux saisons et aux arrière-trains.

Avec l'arrivée du printemps, les hommes qui tirent des charrettes recouvertes de chaises ont repris leurs parcours le long des rues de Puxi et principalement de la Concession française.


L'un d'eux, Wang Jinsheng, est arrivé à Shanghai en 2009, alors qu'il avait 23 ans. Il a suivi son frère et sa belle-soeur depuis son village dans la région de Harbin.


Sa maison c'est là où se trouve sa charrette. Actuellement, il vit sous un pont dans le district de Putuo avec sa famille. Juste à côté, il y a un chantier où ils peuvent prendre de l'eau. "Je connais toutes les rues de Puxi. Tu m'en nommes une, n'importe laquelle, j'y suis allé. Et s'il pleut, je retourne sous mon pont pour que mes chaises soient abritées et j'écoute la pluie tomber." Selon lui, les meilleures affaires se font de mai à septembre. C'est pour cette raison qu'il reste à Shanghai jusqu'à l'automne, puis retourne chez lui, dans le Heilongjiang pour l'hiver. Une fois par an, avec son frère, ils vont dans la province voisine du Zhejiang pour s'approvisionner en chaises, chez le fournisseur. La matière première devient rare et, par conséquent, les prix montent. Il y a 4-5 ans, une chaise valait 50 yuans. Maintenant, il faut dépenser 300 yuans.



Il tire sa charge 7 jours par semaine, si le temps le permet. Organiser sa cargaison est tout un art. Il peut empiler une centaine de chaises. "C'est très lourd, 400 à 500 kilos. Je dois beaucoup manger pour avec assez de force", précise-t-il. Les livraisons sont gratuites. Parfois, il en vend plusieurs par jour, parfois aucune. Son rêve est de gagner assez d'argent pour retourner dans le Heilongjiang et se trouver une épouse. Et savoir danser, comme les gens qu'il aime observer des heures durant le soir dans les parcs. "Ils ont tellement de liberté à tourner comme des papillons sur la musique !"

Notre homme du jour...

1 commentaire:

  1. C'est un témoignage qui m'émeut beaucoup. Je me souviens du vendeur de chaises devant votre ancien chez vous. Était-ce lui?

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