Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

lundi 24 mars 2014

Excentricités dans les quartiers ouest

La villa du politicien-entrepreneur Li Hongzhang pour sa mère
bouddhiste. Elle a survécu à la Révolution culturelle, mais
beaucoup d'éléments pas à la rénovation de 1978.
Retournons dans le passé. Pas quatre mois en arrière quand nous avons entrepris cette balade que nous avons terminée hier, non presque un siècle. 20e siècle, années 20-30. Fermons les yeux... En 1936, Shanghai était une petite ville, à peine 3 millions d’habitants, dont 35 000 étrangers qui contrôlaient la moitié de la ville, des Anglais, des Américains, des Japonais, des Français, des Russes blancs...


Au-delà des Concessions, les terrains vagues ne manquaient pas, bien moins chers qu'en ville, plus faciles à acquérir, une bonne aubaine pour les audacieux et les rêveurs, ceux qui savaient flairer une bonne affaire, ceux qui rêvaient d'une énorme parcelle pour une demeure extravagante, d'autant plus que quelques rues étaient déjà en place. C'est ce que nous sommes allés voir, sur la carte ci-dessus, juste à l'ouest de la Concession internationale.

Une spacieuse villa de 1930









































Les temps ont changé, les huit années d'occupation, puis la victoire, en 1949, de Mao Zedong sur les troupes du général Tchang Kaï-chek ont précipité le déclin de la ville. Elle a été considérée comme le symbole du capitalisme étranger. Les riches propriétaires - chinois et étrangers -, sentant le vent tourner, sont partis aux quatre coins du monde, abandonnant leurs demeures. Pendant la Révolution culturelle, Shanghai a connu des troubles politiques et sociaux : à la fin , la municipalité a été renversée. Les plus importantes grèves de l'histoire de la ville ont paralysé la vie économique. Le bilan de la Révolution culturelle est considérable : 150 000 logements ont été confisqués rien qu'à Shanghai. Entre 1968 et 1976, un million de Shanghaiens ont été ruralisés de force.

Un palais gothique, un peu edwardien, un peu Tudor, que
Wang Goqun, ministre du rail,  a fait construire pour
sa maîtresse. Il a été accusé de corruption et déchu en 1937.
Shanghai sommeillait, et le monde l'avait presque oubliée, avant d'être revalorisée à la suite du mouvement de réformes de Deng Xiaoping. On s'est alors mis à construire, dans les parcs autour des grandes villas la municipalité a érigé des immeubles assez laids, les grands appartements bourgeois, donc décadents, accueillaient déjà de nombreuses familles.

Le Capitaine Alexis Damsgaard et Madame habitait ici dans
les années 30. Enfin, surtout Madame. Monsieur étant aux
commandes de son navire le "Pacific".




Plus tard, on a ajouté des logis sur les toits, agrandi des appartements avec des "verrues" en plexiglas. C'est en levant les yeux, en pénétrant les lilongs, en imaginant les décors masqués par des caissons de climatiseurs, en suivant quelques indications fournies par les habitants actuels que l'on peut comprendre et apprécier les richesses actuelles et déplorer qu'elles n'aient pas été mieux conservées. Un vrai travail d'exploration.

Sans nos 3 livres de balades, nous serions certainement restés
très ignorants (B. Green, Six More Shanghai Walks: Patterns of the Past
Old China Hand Press 2008)

Dans cet immeuble des années 30, mais dorénavant  aux
caractéristiques très chinoises, qui aurait pensé trouver...













... une cheminée dans la cage d'escalier ?

















L'énorme villa de la famille Kwok














 
... ou Tudor anglais ?
Plutôt style Shanghai...




















Utilisée par le gouvernement du distict de Changning, cette
magnifique villa est bien protégée : On n'entre pas,
on ne photographie pas ! (Mais à travers les barreaux de la
grille d'entrée, on ose, a dit le garde, ce qui fut fait)
Je me demande pourquoi l'école Disney d'anglais juste à côté
ne leur a pas donné un coup de main pour la traduction de
la plaque

































Lixi, c'est le nom de cette rue en chinois. En français, c'est
Lucerne. C'est dans la rue de Lucerne que se trouvait le
premier Swiss Club.

Il reste encore parfois de beaux jardins















La maison de Hudec, dont je parlerai à
une autre occasion




















Séance de rattrapage sur les Concessions de Shanghai :

Concession française
Concession britannique
Concession américaine
Les Russes de la Concession française

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