Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

jeudi 11 août 2011

La Concession française


Des petites maisons, des platanes, une certaine tranquillité,
tout le charme de l'ancienne Concession française (Shaoxin Lu)

J'ai souvent mentionné la Concession française puisque nous y habitons. Alors voyons un peu de quoi il s'agit.

La Concession française est un territoire chinois qui fut sous administration française de 1849 à 1946 dans la ville de Shanghai (法租界 fǎzūjiè en chinois). Ce lieu résidentiel préservé est un point d'attraction des touristes de la ville.
Des villas, anciennes ambassades, ici du Vietnam, devenues
des restaurants hors de prix...
... avec jardins!
Le traité de Huangpu, signé en 1844 entre la France et la Chine représente le le signe d'une ouverture du marché chinois au commerce international, jusqu'alors réduit au seul port de Canton. La ville ne compte alors qu'une petite communauté d'une trentaine de Français, presque tous missionnaires ou jésuites et quelques commerçants. Le consul, suivant la ligne établie en 1842 par son homologue anglais Georges Balfour, parvient à signer une proclamation qui fixe l'emplacement du territoire de résidence des Français : la Concession, constituée de marécages inhabités, est située au nord de la ville chinoise, limitée, à l'est, par le Huang Pu, à l'ouest, par Defense Creek, au sud, par le rempart de la vieille ville et, au nord, par la Concession britannique dont elle est séparée par un canal.
Ses dimensions (66 hectares) sont nettement plus modestes que celles de sa consœur anglaise (199 hectares). Le consul œuvre au développement économique de la Concession, n'hésitant pas à solliciter les religieux français de toute la Chine pour lui fournir des produits à exporter vers la France. Des années de troubles incitent la Concession à s'organiser et à mettre en place une force publique propre. En outre, alors que plus de 20 000 réfugiés des campagnes chinoises fuyant les violences se précipitent vers les concessions étrangères, la Concession française est agrandie de 59 hectares en 1861 et un pont la reliant à la Concession britannique est construit.

Des grilles en fer forgé protègent encore lilong
maisons et ruelles

Dès 1856, le consul met en place une petite police qui deviendra la « Garde municipale », d'environ vingt-cinq hommes. Avec le conseil municipal, la garde s'organise, elle atteint 3 000 hommes à l'aube de la Première Guerre mondiale. Le conseil nomme aussi un collecteur d'impôts ainsi qu'un inspecteur des routes.

Certaines nouvelles grilles sont crées pour conserver
l'atmosphère particulière du quartier
Les affaires continuent de prospérer. L'arrivée des Messageries nationales participe au développement du commerce, en particulier des précieuses soieries exportées vers la région lyonnaise. Plusieurs banques viennent aussi s'installer au sein de la Concession. En mai 1899, l'extension signée par le consul de France n'est que de 68 hectares, alors que, au même moment, la Concession internationale (fusion des Concessions britannique et américaine) s'agrandit de 760 hectares.

Un témoin de la grande époque de la Concession:
le cinéma Pathé de Huai Hai Lu
Les platanes témoins d'un siècle bien mouvementé
cohabitent avec l'électricité
L'église orthodoxe de Xinle Lu, preuve du
passage des Russes blancs






















Jusqu'en 1940, la Concession française connaît un développement spectaculaire, les ruisseaux sont comblés et de grandes avenues sont tracées. On plante des platanes en 1902 avenue Joffre, qui font aujourd'hui le caractère de la vieille ville. Ils sont depuis appelés par les Chinois arbres français. Le tramway fait son apparition en 1906. Une dernière extension est réalisée en 1914. Même les troubles de la Première Guerre mondiale n'affectent qu'à peine la Concession. En 1930, elle est à son apogée. C'est aussi à l'époque un quartier résidentiel prisé, où les étrangers aiment demeurer, surtout dans la partie nouvelle de la Concession, où ils peuvent construire des maisons plus spacieuses. Un afflux de Russes blancs après la révolution de 1917 fait croître leur population dans la Concession de 41 (en 1915) à 7 000, et à 8 260, après l'occupation japonaise de la Mandchourie en 1934. Cette année-là, la Concession française compte 498 193 habitants, dont 18 899 étrangers, une jolie panoplie de gangsters, réfugiés, gens de la bonne société, hommes d'affaire...
A l'invasion de Shanghai par les troupes japonaises, des milliers de Chinois se réfugient dans les Concessions. En 1943, le consul général remet les clés de la Concession française au maire de Shanghai. C'est un accord franco-chinois qui met officiellement fin à la Concession française de Shanghai le 1er mai 1946. 

Des petits endroits bien discrets
pour faire une pause dans nos balades


De vastes jardins cachés de restaurants chics
ou d'hôtels historiques


La vie est paisible à l'intérieur des lilong
Il y a même des engins pour garder la forme

Est-ce qu'on risque de se faire voler son vélo?

Souvent, les mesures de sécurité sont notées sur des tableaux noirs abrités
(ici: consignes en cas d'incendie), toujours à l'intérieur des lilong
 dans une cour

Et c'est dehors qu'on travaille, pour voir du monde
(une "dénudeuse" de cables)
Pour la lessive, il n'y a pas de règle, dedans, dehors, c'est égal,
pourvu qu'elle sèche


Et terminons en fredonnant une musique ni chinoise, ni française, mais bien présente à tous les carrefours.

Pour d'autres endroits dans la Concession française:

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