Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

dimanche 9 octobre 2011

Zhou Haiying : L'histoire par le petit bout de la lorgnette


Le musée d'art moderne de Duolun Lu et le centre de développement de Lu Xun ont mis en place une exposition des photos de Zhou Haiying.

Chic, on se dit, mais ça fait très chinois, et un peu opaque aussi. Décryptons.

Duolun Lu, c'est une petite rue au nord de la rivière Suzhou. Une fois je parlerai de cette rue un peu hors du temps, charmante et forcément assez touristique. Fred est tout de suite tombé amoureux de l'endroit.


Pas trop de stress, on se promène en pyjama

Le portique d'entrée de la rue


Quand je dis charmant, ce n'est pas du pipeau

Lu Xun est un écrivain chinois (1881-1936) considéré comme l’un des " fondateurs" de la littérature chinoise contemporaine. Rien que ça! J'en parlerai aussi, une fois. Quand je l'aurai lu... Tout près de Duolun Lu, on trouve la maison dans laquelle il a vécu à Shanghai, sa tombe et un parc qui porte son nom. Ah, l'horizon se dégage...


Reste Zhou Haiying. Lui c'est le fils de Lu Xun, né en 1929. Il a étudié la physique à l'université de Beijing dans les années 50, puis est devenu un expert en radio communication. Expert peut-être, mais surtout très modeste et passionné de photographie dès la fin des années 40. Il a travaillé dans les rues de Chine enregistrant sur pellicule le quotidien de ses compatriotes juste avant l'arrivée au pouvoir de Mao et après les changements. C'est certainement ce qui rend ses documents si importants. Il faut encore noter qu'à cette époque les appareils de photo étaient rares et que les photographes étaient tous occupés à fixer le nouveau régime sur pellicule.

Malgré plus de 20 000 photos prises tout au cours de sa vie, ses talents techniques et esthétiques sont restés cachés du grand public, Révolution Culturelle et modestie de l'artiste obligent. Il aura fallu que son fils, Zhou Lingfei, organise une petite exposition trois ans avant la mort de son père pour qu'on les découvre. Et c'est à la suite de son décès en avril de cette année que le musée a décidé de lui rendre hommage avec quelque 200 photos.

Et dire que toute sa vie durant il aura d'abord été le fils de Lu Xun!


Shanghai, 1947. Il a pris en photo un groupe de jeunes
gens et jeunes filles dans un parc. Les filles élégantes en vêtements
traditionnels, les gars habillés à l'occidentale, influencés
par la mode américaines des années 40.


Je glisse ici quelques photos prises lors de cette exposition. D'une qualité douteuse, mais plus bas, des sites officiels les proposent aussi et je n'aurai pas de problème de copyright!


 


 



Si la première photo de cet article est celle que j'ai préférée,
techniquement et esthétiquement, celle-ci m'a aussi beaucoup interpellée.
Elle m'a tellement fait penser à ma maman et ses copines à la même
époque, mêmes coiffures, mêmes vêtements, à 9000 km de distance
quand on pensait que la Chine était sur une autre planète.


Darkroom of the history
Zhou Haiying's darkroom of Chinese history

Et pour finir, une petite vidéo sur le vif et, me semble-t-il, un peu sous le coup de l'émotion...




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