Pour qui? Pour quoi?


A peine arrivée, j'ai eu envie de rédiger et d'illustrer nos découvertes et notre nouvelle vie. Pour ceux que ça intéresse, mais aussi pour nous, des fois que nos mémoires nous jouent des tours.

lundi 5 mars 2012

Chine, pays à majorité urbaine

Zhou Tao, Shanghai Daily
51 % !

Nous sommes 51 % à vivre dans les villes depuis fin 2011, ce qui signifie que dans les 30 dernières années 500 millions d'habitants se sont ajoutés aux villes chinoises, surtout celles des la côte est, plutôt prospères. On nous annonce même qu 'en 2030, ils (cette fois, nous ne serons pas dans le coup) seront 1 milliard à vivre dans les villes, 300 millions de nouveaux citoyens urbains. Et si tous ces 0 ça ne veut pas dire grand chose, notons que c'est la population actuelle des USA !

Mais ce que le gouvernement veut, c'est développer l'intérieur du pays. Les terrains industriels commencent à manquer à l'est, alors qu'à l'intérieur des terres, il y en a plein. Le problème est que ces terres sont agricoles, mais ici, ce n'est pas un problème. J'en avais déjà parlé dans La main d’œuvre bon marché appartient au passé. Les rues des villages et villes s'élargissent, les terres se voient recouvertes de d’habitations et les gouvernement locaux invitent des "marques" à ouvrir des magasins dans les centres commerciaux tout neufs.

Parce que, l'Académie des Sciences Sociales l'a relevé dans un petit livre bleu, ce ne peut pas continuer ainsi d'agrandir les villes existantes : pollution, bouchons routiers, etc. Il faut urbaniser les campagnes, mais en plus petit.


La dernière fois que Wen Xianhua est retourné dans son village au milieu des champs de blé, c'était il y a six ans. Les autorités de sa province, Henan (= au sud du fleuve [jaune]), sont ambitieuses, paysans et hommes d'affaires travaillent main dans la main. Maintenant, depuis le balcon du tout nouvel appartement de sa fille, l'homme de 65 ans contemple les champs de constructions de Changyuan, petite ville de 840 000 habitants. Sa fille, Wen Yuling, a toujours vécu dans la campagne. Mais quand elle a déménagé il y a quelques mois c'est un appartement de style urbain, décoré comme les appartements des grandes villes, qu'elle a choisi.

Photo: Libcom.org
Les marchands d’ascenseurs, de machines à laver et des chaînes de magasins se frottent les mains. Ce n'est pas facile pour un migrant de venir vivre en ville, c'est cher, c'est loin, c'est compliqué. Alors, mettons les ville à la campagne. Le frère de Wen Yuling, Wen Qiang va lui aussi acheter un appartement près de sa sœur. "Ma femme veut un appartement en ville. Avant, l'homme partait travailler en ville pour acheter une grande maison dans la campagne. Maintenant, plus personne ne veut vivre en campagne. En ville, les écoles sont meilleures, les hôpitaux plus grands, il y a des centres sportifs et commerciaux, des théâtres..."

Il faut dire que pour être accepté comme citoyen d'une ville, jusqu'à présent, ce n'était pas facile. Obtenir un permis de résidence quand on venait de la campagne était un vrai parcours du combattant. Et sans permis, pas de regroupement familial dans les villes.

Mais c'est en train de changer. Acquérir un permis va être facilité, surtout pour les villes de moyenne importance. Parce que à Shanghai, le gouvernement central ne veut pas lâcher du lest, nous sommes déjà trop nombreux (8.29 millions de migrants chinois). De mauvaises langues disent que l'octroi de permis de résidents est juste une combine pour piquer les terres des paysans, de les faire devenir "urbains" au lieu de "ruraux" et, de ce fait, n'ayant plus droit à des terres. La circulaire officielle dément ce point.

Photo: Liu Jin/AFP/Getty Images
Enfin, pendant que j'y pense, je n'arrive pas à trouver un mot en chinois pour ma petite ville de près de 40 000 habitants. On me dit "ville comme Shanghai", je répond "non, beaucoup plus petite". On me dit "district de ville comme Xuhui, celui dans lequel nous vivons", je réplique "non, c'est une entité indépendante, pas collée à un autre district pour former une mégapole". Alors on me dit "village" et je réponds "mais non, une ville, pas un village, ça va?". J'ai essayé d'expliquer ce concept de ville à l'européenne en montrant des photos. On trouve amusant, mais tellement bizarre... Non, il n'y a pas de mot!

En attendant, comme il y a bien trop de blabla dans ce billet, voici une vidéo sur le Henan, que je ne connais pas, mais dont je connais des ressortissants, coiffeur, masseuse, ...

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