Mao Zedong, également orthographié Mao Tsé-toung, ou Mao Tsé-Tung, ou Mao Tsö-Tong (毛泽东) est un homme politique et chef militaire chinois, fondateur et dirigeant de la République populaire de Chine. Fils de paysans aisés, il est né à Shaoshan (韶山) dans la province du Hunan (湖南) le 26 décembre 1893, et mort à Pékin le 9 septembre 1976 des suites de la maladie de Charcot.
Un des membres historiques du Parti communiste chinois (Shanghai, 1921), Mao Zedong parvint progressivement à s’en faire reconnaître comme le dirigeant suprême, notamment lors de l’épisode de la Longue Marche (1934-1935). Après de longues années de guérilla contre les nationalistes du Kuomintang dirigés par Tchang Kaï-Chek, ainsi que contre l’envahisseur japonais pendant la guerre sino-japonaise (1937-1945), Mao sortit vainqueur de l’ultime phase de la guerre civile chinoise, avec la victoire de l’Armée populaire de libération (1949). Il proclame la République populaire de Chine, le 1er octobre 1949 à Pékin ; il en sera le président de 1954 à 1959. Ses principaux postes, qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1976 et qui lui permirent de rester le numéro un du régime, étaient ceux de Président du parti communiste et de Président de la Commission militaire centrale, le premier lui garantissant la maîtrise du Parti, et le second celle des forces armées.
Mao Zedong imposa à la population le collectivisme communiste et la dictature du parti unique, en suivant d’abord de très près le modèle soviétique. Au nom de la définition d’une « voie chinoise vers le socialisme », il se démarqua ensuite progressivement de l’URSS et fut l’inspirateur direct du Grand Bond en avant (1958-1960), politique économique dont on estime qu'elle engendra entre 15 et 30 millions de morts. Après avoir été mis sur la touche par ses collaborateurs, il souleva les étudiants chinois contre la direction du Parti pour reprendre le pouvoir, livrant les villes à la violence des gardes rouges au cours de la confuse Révolution culturelle (1966-1969). Ayant éliminé ses rivaux et rétabli l’ordre à son profit, il fit l’objet d’un culte de la personnalité et rapprocha alors le plus la Chine populaire d’un État de type totalitaire (1969-1976).
Des figurines à son effigie dans un marché |
Sa politique internationale des années 1970 marque un rapprochement avec l’Occident, qui permit la réintégration de la Chine dans le concert mondial (entrée à l’ONU, 1971). Dès 1975, Mao laissa son Premier ministre Zhou Enlai décréter un nouveau programme de réformes, les "Quatre Modernisations". Celui que l’on surnomme "le Grand Timonier" mourut en 1976 sans avoir désigné de successeur. La Chine réhabilita peu après un certain nombre de ses victimes, tout en continuant l’ouverture à une certaine forme d’économie de marché entamée en 1975.
Et si on veut avoir des détails : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mao_Zedong
Mao, avant de venir en Chine, forcément j'en avais entendu parler. Même en ne s'intéressant pas à la Chine ou au monde en général, ce qui était mon cas pendant son règne, il aurait fallu vivre dans une tanière pour ne pas savoir qui il était. Même ma maman, couturière de son état, épinglait des "petits cols Mao" à ses créations, c'est tout dire...
Mao est partout, encore maintenant. Ici, une salle de concerts |
A l'école, c'est sans passion que j'ai lu "La Condition humaine" d'André Malraux, lecture imposée, de force en ce qui me concernait. L'histoire relate le parcours d'un groupe de révolutionnaires communistes préparant le soulèvement de la ville de Shanghai. Au moment où commence le récit, le 21 mars 1927, communistes et nationalistes préparent une insurrection contre le gouvernement. (Extraits)
Prendre le thé sous son effigie |
Et puis, bien plus tard (est-ce qu'il n'y a pas de hasard ?), j'ai dévoré "Les dix mille marches" de Lucien Bodard (1991). En quelques mots : Le 9 septembre 1976, Mao meurt sans avoir prononcé les quelques
mots qui auraient fait de sa femme la nouvelle Impératrice rouge. Et
madame Mao, hâtivement, maladroitement, tente un coup d'Etat. Un mois
plus tard, elle est arrêtée. Ainsi s'achève une des plus folles
"carrières" du siècle. C'est la plus extravagante des
histoires, l'ascension d'une fille de rien, née dans le ruisseau ou
presque, qui devient actrice dans Shanghai la
fabuleuse et qui force son chemin jusqu'au futur maître de la
Chine. Les armes de la future Madame Mao ? Sa rage de survivre, son
exceptionnelle qualité de méchanceté, et puis son mépris des hommes
qu'elle domine par le sexe. Elle n'en respecte qu'un, Kang Sheng qui la
protégea quand elle était enfant, Kang Sheng l'espion, le futur chef des
services secrets de la Chine rouge. La rencontre de ces deux êtres,
leur complicité... Bodard montre une Chine convulsive,
déchirée, encore endormie dans le Moyen Age, mais déjà folle de
modernité mal assimilée sous la botte des Blancs ivres de mercantilisme.
Et surtout, il raconte à sa manière fourmillante la saga du parti
communiste chinois, les combats contre les Nationalistes de Tchang Kaï
Chek, la clandestinité, les complots, les trahisons, la Longue Marche.
C'est la plus formidable épopée du XXe siècle. Mao et Jiang Qing étaient entrés dans ma vie !
C'est ainsi que Madame Mao est apparue dans nos journaux. Difficile d'imaginer une femme "qui dominait les hommes par le sexe"... |
Mais quand on la voit dans les années 30, on peut lui trouver du charme ! |
Parce que j'apprenais le mandarin, on m'a offert plein de livres d'auteurs chinois. Puisqu'il est ici question de Mao et de son influence sur l'Empire du Milieu, je dois absolument citer deux d'entre eux qui m'ont marquée. Le premier, "Brothers" (en français, malgré le titre, Actes Sud), de Yu Hua est un roman pendant la lecture duquel je n'ai pas arrêté de me dire que l'auteur poussait tout de même le bouchon un peu loin. Le livre nous déroule la vie de deux demi-frères : Song Gang, introverti, moral, aimant et discret et Li Guangtou à l'énergie et aux pulsions débridées, inventif, bandit, avec un farouche appétit pour l'argent et les femmes. Ils ne sont pas de vrais frères mais leurs destins se sont de longue date trouvés liés pour le meilleur et pour le pire. Enfants, puis adolescents pendant la Révolution culturelle, ils atteignent l'âge adulte au moment où la Chine entre dans l'ère tumultueuse des 'réformes' et de l''ouverture'. La solidarité, cimentée par les épreuves, qui les unissait jusqu'alors se fissure et leurs chemins, pour un temps, se séparent : tandis que Song Gang, l''intellectuel' doux et loyal, est rapidement dépassé par son époque, Li Guangtou, le 'brigand', tirera le meilleur parti des bouleversements sociaux et économiques en cours. Comme le dit Yu Hua, en quarante ans on passe de conditions de vie très frustes aux excès d'une consommation triomphante ; en Europe, un tel changement s'est produit en plusieurs siècles.
Le second "Les Cygnes Sauvages" Les Mémoires d'une famille chinoise de l'Empire céleste à Tian'an-men) de Jung Chang est une autobiographie tout aussi saisissante que le précédent : La grand-mère de Jung Chang naît en 1909, au cœur de la Chine féodale. Son père la donne comme concubine à un général de passage
contre un peu d'argent et de pouvoir. Au bout de dix ans, la jeune
femme s'enfuit avec sa petite fille. Elles sont recueillies par un
médecin, qui fait de l'une son épouse et de l'autre son enfant. La mère
de Jung Chang s'engage très tôt dans les rangs communistes.
Après avoir travaillé dans la clandestinité, elle tombe amoureuse d'un
intellectuel. Le couple adhère de toutes ses forces au parti et, après
la victoire de Mao, prend place parmi les dignitaires du nouveau régime.
Ayant grandi sous l'influence intense du culte de la personnalité de
Mao l'auteur devient brièvement garde rouge avant de se retourner contre
Mao. A l'occasion de la Révolution culturelle, ses parents sont dénoncés et subissent les horreurs de l'épuration. D'abord déportée dans les rizières, puis 'médecin aux pieds nus', sidérurgiste, électricienne, etc ., Jung Chang peut cependant entreprendre des études et rejoindre l'Europe. Ce grand livre rassemble les souvenirs de sa famille, ces 'Cygnes sauvages', rebelles à toute emprise.
De ces lectures et d'autres encore, je retiens que le "Grand Bond en avant" avait affamé les populations, que la "Révolution culturelle" était bien une révolution, mais plutôt anti-culturelle, et que le culte de la personnalité de Mao a valu à bien des enfants d'être privé d'une scolarité normale puisqu'ils devaient avant tout apprendre par cœur les citations du Grand Timonier.
De ce fait, je m'attendais à ce que Mao ait disparu du quotidien des
Chinois. Rien du tout ! Il est encore tout partout, dans les galeries de
peinture, les magasins d'antiquités, les publicités... Et les Chinois
parlent de lui avec un profond respect, jamais Mao, toujours Chairman
Mao (qui devient avec l'accent chinois "Chémama" !)
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