Il semble que beaucoup de monde se préoccupe de notre bonheur au point de parler de bonheur national brut, prenant souvent pour modèle le Bhoutan et ses quatre principes : croissance et développement économiques, conservation et promotion de la culture, sauvegarde de l’environnement et utilisation durable des ressources, bonne gouvernance responsable. C'est un beau programme. Certains spécialistes basent leurs recherches et analyses sur la pyramide de Maslow qui dit qu'on ne peut parler de bonheur qu'une fois que les besoins de base sont atteints. Encore faudrait-il se mettre d'accord sur ce que représentent ces besoins de base.
J'ai dû m'interrompre un moment pour y réfléchir. En ce moment de recherche d'appartement, je suppose qu'un toit décent devrait faire partie de ces besoins. Qu'on entend-on par décent ? Il me semble avoir depuis longtemps dépassé le niveau de la décence de base dans ce domaine, tout comme avoir à manger et à boire en suffisance. Toujours dans cette catégorie, la santé ou les moyens de la conserver. Mes récents démêlés avec une assurance m'ont fait prendre conscience que ce n'était pas acquis alors que je le croyais. S'agit-il d'une quête individuelle ou collective ? De mes besoins ou de ceux que les spécialistes décident pour le bon peuple ?
Je me souviens d'avoir eu une discussion animée avec un sociologue de mes connaissances sur ces besoins de base. Il avançait qu'un approvisionnement en vin pour un alcoolique faisait partie de ses besoins individuels de base. J'avais pris ça pour de la provocation.
J'ai repensé à cette discussion quand je suis tombée sur une information qui a choqué la Chine. Un adolescent de 17 ans a vendu un de ses reins contre 22 000 yuans afin de pouvoir s'offrir un iPad 2.
L'information a provoqué une avalanche de messages sur Internet, certains réprouvant Steve Jobs et son incessante manie de créer de nouveaux besoins, d'autres critiquant les autorités médicales qui acceptent de telles pratiques.
C'est plutôt cet aspect qui est en train de prendre le dessus. Le don d'organe est rare dans ce pays où la croyance veut que l'on meurt intact. Il est aussi interdit de faire don d'un de ses organes de son vivant, à moins que ce soit pour un membre de sa famille. 1.5 millions de patients attendent un organe alors qu'il y a moins de 1% de donneurs. Une campagne a bien eu lieu en 2010 dans 11 provinces de Chine, mais les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes puisque seuls 37 organes ont été reçus. Ne reste plus que s'approvisionner auprès d'intermédiaires illégaux qui sévissent, notamment sur Internet.
Et le bonheur dans tout ça ? Pour certains c'est un rein, pour d'autres un iPad2. Et pour vous ?
Le bonheur chinois vu par Coca-Cola
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